Manière de répondre à Yannick Haenel
par Camille Laura Villet
Actéon est le fils d’Aristée, lui-même fils d’Apollon, et d’Autonoé, fille de Cadmos, le frère d’Europe et le fondateur de Thèbes. Il fut élevé par le centaure Chiron et devint, grâce à lui, un très habile chasseur… Un jour, au cours d’une chasse, il eut le malheur de surprendre la déesse Artémis au bain, entourée de ses servantes.
Vierge indomptable, elle ne supporta pas ce regard dérobé à sa pudeur et transforma aussitôt le jeune homme en cerf… Rendu impuissant, Actéon périt, déchiqueté par les crocs de ses propres chiens.
Que surprit Actéon en la nudité de la déesse ? Que contenait insidieusement son geste ?
Lors d’une conférence organisée à l’Hôpital Sainte Anne par la revue Corrélats, Yannick Haenel dont j’observais la fascination pour ce mythe à travers certains de ses écrits souligna la dimension dionysiaque d’Actéon… démesurée, son attitude appelait le démembrement qui caractérisait le dieu. j’avais, pourtant, le souvenir d’un amant plus doux…
Qui était Artémis ? le regard d’Actéon, empli de désir, avait-il ravivé une blessure ?
Se pouvait-il qu’un autre couple, en souffrance, occupât ses pensées ?
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